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Les projets d’électrification de la gamme de véhicules Ford en Europe vont entraîner la suppression de 2 800 emplois dans l’ingénierie, auxquels s’ajouteront 1 000 postes dans des fonctions diverses. Aux États-Unis, la « révolution électrique » va permettre l’embauche de 2 500 personnes.

Ford va restructurer ses activités en Europe afin de faire face « aux vents contraires économiques et géopolitiques », mais aussi de « répondre à l’évolution rapide des conditions du marché et à un nombre croissant de concurrents dans le domaine des véhicules électriques ». Le constructeur américain a annoncé le 14 février 2023 dans un communiqué qu’il allait créer « une structure de coûts allégée et plus compétitive, [impliquant] la suppression de 3 800 emplois au cours des trois prochaines années ». Ford compte environ 173 000 employés dans le monde, dont 35 000 en Europe. Le groupe devrait donc supprimer près de 11 % de ses effectifs sur le continent.  

Les équipes en Allemagne et au Royaume-Uni les plus touchées

D’ici à 2025, Ford prévoit notamment de redimensionner son empreinte d’ingénierie européenne, ce qui entraînera la réduction de 2 800 emplois dans le développement des produits. Ces suppressions de postes toucheront principalement les sites européens de Cologne et d’Aix-la-Chapelle, en Allemagne, ainsi que le centre de recherche de Dunton, situé dans le sud-est de l’Angleterre. « Ces changements sont motivés par la transition vers des groupes motopropulseurs entièrement électriques et la complexité réduite des véhicules », explique le constructeur américain. Ce dernier informe qu’il maintiendra une organisation d’ingénierie d’environ 3 400 postes en Europe, « axée sur la conception et le développement de véhicules, ainsi que sur la création de services connectés ».

Les emplois concernés au sein de Ford en Europe 

• Allemagne : 2 300 emplois, dont 1 700 dans le développement des produits et 600 dans les fonctions administratives.
• Royaume-Uni : 1 300 emplois, dont 1 000 dans le développement des produits et 300 dans les fonctions administratives.
• Reste de l’Europe : 100 dans le développement des produits et 100 dans les fonctions administratives.
• Total : 3 800 emplois, dont 2 800 dans le développement des produits et 1 000 dans les fonctions administratives.

Réinventer la marque Ford en Europe

Par ailleurs, la suppression d’environ 1 000 postes est également prévue au sein des fonctions administratives, marketing, ventes et distribution de Ford en Europe. « Ouvrir la voie à un avenir durablement rentable pour Ford en Europe nécessite des actions à grande échelle et des changements dans la façon dont nous développons, construisons et vendons les véhicules Ford. Cela aura un impact sur la structure organisationnelle, les talents et les compétences dont nous aurons besoin à l’avenir » expose Martin Sander, directeur général de Ford Model e en Europe, qui entend « réinventer complètement la marque Ford en Europe ». Le groupe avait affiché en 2022 son objectif d’atteindre une marge d’EBIT de 6 % en Europe en 2023.

Le groupe envisage de réaliser ces réductions par le biais de programmes de départs volontaires. « Ce sont des décisions difficiles, qui ne sont pas prises à la légère. Nous sommes conscients de l’incertitude que cela crée pour notre équipe et j’assure que nous lui offrirons tout notre soutien dans les mois à venir. Nous engagerons des consultations avec nos partenaires sociaux afin de pouvoir avancer ensemble dans la construction d’un avenir prospère pour nos activités en Europe », poursuit Martin Sander. En Europe, le constructeur américain avait déjà procédé à une restructuration importante en 2019, entraînant notamment la fermeture de l’usine de boîtes de vitesses de Blanquefort (Gironde).

Un portefeuille « plus petit et plus électrique »

Le futur de Ford en Europe se dessinera autour d’un portefeuille de produits « plus petit, plus ciblé et de plus en plus électrique ». Le groupe a confirmé en février 2023 sa stratégie de proposer une flotte 100 % électrique en Europe d’ici à 2035. Ford commercialisera en fin d’année un SUV compact (C-SUV) électrique qui sera développé sur la base technique du Volkswagen ID.4. Selon Jato Dynamics, la marque a écoulé 546 232 véhicules neufs (VP et VUL) dans les pays de l’Union européenne (28) en 2022 (– 1 %). Elle envisage de vendre plus de 600 000 véhicules électriques sur le continent d’ici à 2026.

2 500 créations d’emplois dans le Michigan

De l’autre côté de l’Atlantique, l’électrification de la gamme de véhicules va au contraire contribuer à l’embauche de 2 500 collaborateurs. Deux jours avant l’annonce de la restructuration de ses activités en Europe, le groupe avait en effet communiqué un investissement de 3,5 milliards de dollars pour construire une usine de batteries LFP dans le Michigan. « Cette filiale en propriété exclusive fait partie de l’effort mondial de Ford de plus de 50 milliards de dollars pour mener la révolution des véhicules électriques », informe le groupe. « Nous nous engageons à mener cette révolution en Amérique du Nord. Cela signifie investir dans la technologie et les emplois qui nous permettront de rester à la pointe de cette transformation mondiale de notre industrie » appuie Bill Ford, président exécutif de Ford. Baptisée BlueOval Battery Park Michigan, cette usine démarrera sa production de batteries en 2026.